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Et bien voilà, il m'a tellement tenu à coeur ce TPE, il m'a pris tellement de temps que je me suis dit:"Publie le!". Et bien ok, je le publie! Enfin je vais essayer, je sais pas si j'aurais le courage... :-D



TRAVAUX PERSONNELS ENCADRES

Thème: Hériter, innover
Sujet: Les Bandes-Dessinées japonaises


Sommaire :

 

INTRODUCTION

I- Evolution historique et culturelle du manga

A] Définitions
1) Le manga

2) Vocabulaire autour du manga

3) Les différents genres de mangas

B] Historique du manga

C] L’inspiration
1) L’apport Occidental, principalement Américain

2) L’environnement

3) La société Japonaise

4) L’histoire Japonaise et ses traditions

II- Le phénomène Manga au Japon

A] Analyse des héros et expressions sociales
1) Les yeux

2) L’androgyne et l’ambiguë

3) Les onomatopées et SD

B] Causes du développement
1) Pourquoi le manga ?

2) Impact sur la société

C] Une génération manga ?

III- Le phénomène Manga en France

A] Comment les mangas sont-ils arrivés en France ?
1)
 Le Club Dorothée et la Génération ’’Goldorak’’
2) Le phénomène Akira

3) Mise en place d’un système spécialisé

B] Une génération manga ?
1) Le sondage

2) Analyse

C] Pourquoi cela plaît-il à la France ?

CONCLUSION
LEXIQUE
SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE
REMERCIEMENTS
ANNEXES
1) Questionnaire du sondage
2) Le Monde Diplomatique
3) Descriptif des mangas prêtés
4) Messages de la liste de diffusion Biblio-fr
5) Affiche Anim'Est


INTRODUCTION

Chaque culture a sa spécificité. Spécificité nourrie d'une histoire, d'une tradition et de tous les fantasmes (! Humpf) qui en découlent. Les symptômes s'expriment très clairement au quotidien, mais de manière plus claire dans les créations que le pays développe. C'est ainsi que le passé, les peurs et autres fantômes viennent hanter les imaginaires populaires de chacunes de ces sociétés.
Comprendre l'ampleur des mangas nécesite une ouverture à la société japonaise, au-delà de ces images et des rejets qu'elles suscitent. Le Japon a su utiliser les mangas comme exutoire d'une violence tant décriée. C'est aussi un véritable puits de connaissance, de richesses, de diversité et de poésie.
Ce phénomène ayant pris tellement d'ampleur au Japon, il est intéressant de se demander quelle influence a-t-il à travers les frontières et notamment en France.


Les mangas sont-ils spécifiques à la culture japonaise, à une génération spécifique nippone?
Et pour la France?


L'étude portera d'abord sur le manga en lui même puis sur son impact sur la société japonaise et la place qu'il prend dans la culture nippone et enfin, sur le phénomène manga en France.

I- Evolution historique et culturelle du manga

A] Définitions

1) Le manga

 a) Définition


Manga : Bande-dessinée Japonaise, Petit Larousse Illustré


Au sens large du terme, toute image dessinée est un manga au Japon, ce qui comprend donc la Bande-Dessinée, les caricatures et les films d’animations. Au sens strict, il s’agit d’une Bande-Dessinée japonaise.

Le terme manga vient de l’association de deux idéogrammes chinois, manh et gah, signifiant ‘’Image dérisoire’’ ou ‘’Dessin grotesque’’.

 b) Particularités

Le style du dessin est différent des BD franco-belges classiques ou des comics et en noir et blanc. Il se présente sous 2 formes au Japon : Soit il est publié chapitre par chapitre dans un magazine, soit les chapitres sont regroupés dans des recueils tels qu’on les connaît et publiés ainsi.

Les thèmes sont divers. Comme on va le voir, le manga touche autant dans le genre de l’horreur que dans l’historique ou les histoires d’amour.

 c) Son auteur

L’auteur (et le dessinateur) d’un manga s’appelle le Mangaka. Certains comme Osamu Tezuka ou Jiro Taniguchi sont mondialement connus.

 2) Vocabulaire autour du manga

 a) L’Anim

En principe, il ne faut pas mélanger ‘’Anim’’ et ‘’Manga’’ puisque l’anim représente les films d’animation japonais issus ou non d’un manga.

Une adaptation animée d’un manga et qui sort directement en vidéo s’appelle un OAV (Original Animation Vidéo).

 b) Le Fanzine

‘’Fanzine’’ vient de l’association des mots ‘’Fan’’ et ‘’Magazine’’. Un Fanzine est donc une revu de fans pour des fans.

Dans ces magazines, on peut trouver des ‘’Fanarts’’, des dessins de personnages de mangas (ou de livres par exemple) fait par des fans. Certains sont particuliers comme les ‘’Doujinshis’’ qui sont des caricatures, et permettent aux fans d’exploiter les zones d’ombre ou sous-entendus laissés par les auteurs. Le plus souvent, ils mettent en scène une relation entre hommes laissée ambiguë par l’auteur. Gundam Wing ou St Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque) sont les plus populaires parmi les auteurs de Doujinshis.

On peut aussi y trouver des ‘’Fanfics’’, abréviation de ‘’Fanfictions’’, qui sont donc des histoires fictives fonctionnant sur le même système que les fanarts.


Fanart d'Hatori, Fruits Basket, Hatori et Momiji, Fruits Basket
par Lene



Doujinshi réalisé par Hataru et Vinny du Fanzine Version SD

c) Les Conventions

 Les Conventions sont des rencontres de fans autour du manga en particulier, et assez souvent, autour de la culture japonaise en général.

Le programme de celles-ci est divers et varié. Biensûr, différentes maisons d’éditions de mangas sont présentes, mais il y a aussi, très souvent, un large éventail d’activités permettant de découvrir d’autres facettes de la culture japonaise (et parfois coréenne puisque la Bande Dessinée Coréenne, le Manwha, est également en plein essor). On trouve notamment des cours d’Ikebana, l’art floral, ou de Cérémonie de thé, ou encore de divers sports. Des pôles de musique ou danse japonaise sont aussi entrain de se développer dans les conventions, comme la présence du groupe punk/rock Japonais, Bomb Factory à Anim'Est à Nancy. Des jeux sont aussi prévu, ainsi que des karaokés ou des projections d’Anims, de Dessins Animés ou encore de clips musicaux. Enfin, un concours de Cosplay, c’est-à-dire de personnes se déguisant en personnages de mangas, est invariablement organisé.


Ikebana

 d) Autres

- Bishonen : Ce dit de certains personnages masculins, surtout dans les Shojos, qui sont très beaux. Littéralement, Bishonen signifie ‘’Hommes magnifiques’’.

- SD : Un personnage est Super-Deformed lorsqu’il est déformé d’une manière comique. Généralement, il se retrouve avec un petit corps et une grosse tête, son image ressemblant donc à un enfant. La version SD d’un personnage est souvent utilisée lors d’un moment tragique dans le manga et ainsi détendre l’atmosphère, ou pour faire une aparté avec le lecteur ou encore pour clore le chapitre ou le Tome par exemple.


Kizuna, Kodaka Kazuma

- ‘’Cute’’, ‘’Kawai ’’, ‘’Chibi ’’ : Tous ces termes signifient ‘’Mignon’’. Un personnage, un animal ou un accessoire peuvent être qualifiés par ces termes.

- One-Shot : Un manga, de n’importe quel genre, est un One-Shot lorsqu’il ne dure qu’un chapitre ou un tome.

 3) Les différents genres de mangas

 a) Le Shojo-Manga

- Le Shojo : C’est-à-dire le Manga romantique destiné aux filles. L’action est moins mise en avant que l’émotion et le romantisme car il s’agit d’histoires d’amour vécues par des filles ayant généralement des grands yeux remplies d’étoiles, et descriptibles comme jeunes, naïves et gentilles.

Candy est l’exemple type de ce genre de manga. L’histoire tourne autour des aventures, des drames et des amours de Candy, jeune orpheline américaine au début du XXème siècle.


Candy, Igarashi Yumiko

 Cependant, ce genre se diversifie et ne se cantonne plus à cette image de jeune fille naïve et romantique. Il existe un Shojo-Manga qui fait fureur autant au Japon qu’en France, il s’agit de Fruits Basket. C’est l’histoire de Tohru Honda, jeune lycéenne orpheline qui, malgré ses problèmes familiaux, reste simple, gentille et généreuse. Un jour, elle découvre que ses ‘’voisins’’, les Sôma, sont atteints par une malédiction : Ils sont possédés par l’esprit de l’un des douze animaux du zodiaque chinois, plus le chat. L’histoire s’axe évidemment sur les relations avec les membres de la famille Sôma, mais aussi sur la malédiction, le thème de la famille, du rejet et de l’exclusion. La différence et la force de la tradition sont aussi abordés.

- Le Yaoi : Il existe un sous genre au Shojo-Manga où les auteurs, principalement des femmes, écrivent pour des filles et des femmes des histoires d’amour entre hommes. Là aussi, les genres sont différents, on peut passer du ‘’fleur bleue’’ comme New York New York, qui reste cependant un pilier du genre, au drôle et rafraîchissant Fake, où l’homosexualité n’est pas tabou mais un simple petit détail pour la plupart des protagonistes. Ceci dit, le Yaoi est l’aboutissement d’une marque de fabrique du Shojo-Manga en particulier, qui est de cultiver l’androgynie et l’ambiguïté. Le Chevalier d’Andromède ou le Chevalier d’or Mü de St Seiya restent les parfaits exemples. Ils ressemblent à des femmes par leur physique, sont doublés par des femmes dans le dessin animé et pourtant, ce sont des hommes.

Le Yaoi est un véritable phénomène au Japon et en passe de le devenir en France. Encore peu connu ici, il prend une dimension importante sur la Toile du Web où nombre de sites francophones lui consacrent une place importante et traduisent des mangas du genre pour sa reconnaissance[1].


New York New York, Marimo Ragawa

- Le Yuri : Le Yuri montre des histoires d’amours entre femmes. Encore peu connu en France[2], il est reconnu et apprécié au Japon.

 b) Le Shonen-Manga

C’est à ce genre de mangas que la plupart de la population pense lorsqu’on lui dit ‘’Manga’’ ou encore ‘’Dessins animés japonais’’. Représenté par Dragon Ball Z, City Hunter (Nicky Larson) ou encore Cowboy Bebop et St Seiya, il s’agit d’un genre destiné à un public plutôt masculin. L’action, les combats, le sport sont les thèmes les plus récurrents mais certains comme Nicky Larson et Cowboy Bebop parlent aussi d’histoires d’amour.



City Hunter, Hojo Tsukasa (Nicky Larson)

 c) Le Seinen et le Josei

Le Seinen: Genre de mangas destinés à un public masculin plus adultes étant donné que ces mangas sont souvent plus violents et sérieux. Battle Royale est un exemple type où il n’est surtout que question de sang, sexe et violence gratuite, même si la solidarité et l’amitié prennent aussi une place importante. Le sujet est aussi plus sérieux :

Histoire : ‘’La république d’Extrême Orient, une nation totalitaire située en Asie, expérimente un jeu de massacre appelé "le programme". Des classes de 3ème du pays sont choisies arbitrairement pour y participer. Les élèves d’une même classe doivent s’entretuer jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un seul survivant. Telle en est la cruelle règle. Les 42 élèves de la classes de 3ème du collège de Shiroiwa se retrouvent engagés dans ce véritable "jeu de la mort" sans même savoir pourquoi.’’ Manga news.



Le Josei est l’équivalent pour les femmes puisque qu’il est destiné à un public féminin plus mûr.

 d) Le Kowai

Les Japonais (et Japonaises) raffolent de ce genre de mangas qui raconte des histoires d’horreur. Il commence à se faire une place dans le marché Français puisque plusieurs séries sont traduites et publiées.

 e) Les mangas de Science-Fiction 

Mangas où, comme le titre l’indique, s’affrontent robots, humains ou humanoïdes dans un environnement futuriste plus ou moins terrien. C’est par le biais de ce genre que les auteurs japonais dénoncent les avancées technologiques potentiellement nuisible à la nature de la Terre et de l’homme et veulent essayer de montrer un futur possible de la Terre et des hommes.

C’est également un des genres les plus connus pour ceux qui ne sont pas amateurs de mangas.

 f) Le Hentaï

Un manga Hentaï est un manga à caractère pornographique.

 B] Historique du manga

  Des dessins satiriques seraient à l’origine des mangas. Au XIème siècle, les Tobayohe, créés par le moine Toba Sojo, mettaient en scène des animaux de la même façon que les Fables de La Fontaine, c’est-à-dire avec des attitudes et pensées humaines. Puis, au XIIème siècle, les chinois introduisirent les Emakimono sur le territoire nippon. Il s’agit de rouleaux de peinture qui décrivent, en textes et dessins, la vie quotidienne. Au XVIIème siècle apparurent les estampes Ukiyohe, qui ont inspiré, entre autre, Toulouse-Lautrec et Van Gogh, et qui renvoyaient à la nature éphémère de la vie, thème cher au Bouddhisme. A partir de la période d’Edo[3], ces estampes devinrent plus populaires car elles sont tournées vers le plaisir et l’érotisme, et donc plus divertissantes et accessibles. C’est pendant cette période qu’apparu pour la première fois le terme de Manga avec les croquis du peintre Katsuhiko Hokusai (1760-1819). Ceux-ci se présentaient sous forme de caricatures[4] où se mêlaient réel et fantastique.

 La fin du XIXème siècle marque le début de l’Ere Meiji (1867-1912), qui va  bouleverser le pays. L’Empereur décide la fin du cloisonnement du Japon et l’ouverture sur le monde extérieur. C’est ainsi que le premier manga moderne, paru en 1902 et ressemble aux comics américains par sa mise en page[5] et l’écriture des textes. En 1905 paru la revue Japan Puck au Japon, et qui est écrite et dessinée par des Japonais dans un style qui se rapproche du manga actuel. Après s’être développé, le manga servit la propagande de l’Etat Japonais dans les années 30.Suite à ce développement, la première association de manga fut créée en 1932[6].

 Puis, tout s’accéléra. En 1949, les mangas pour enfants se multiplièrent, la parution devint énorme par l‘effet du Baby-Boom. En 1951, avec la publication d’Astroboy, Osamu Tezuka révolutionna la Bande Dessinée pour enfants en bouleversant la mise en page qui se rapproche du story-board. C'est aussi à cette époque que les Kashibon Manga sont créés: il s'agit de libraires ambulants qui offrent un service de location payante de mangas. C'est eux qui inciteront les artistes à écrire les premiers mangas érotiques.


Astroboy, Tezuka Osamu

 En 1982 sortit sur le marché un manga qui va devenir une référence et qui va faire connaître cette partie de la culture japonaise au grand public Occidental. Il s’agit d’Akira de Katsuhiro Otomo qui permettra l’avènement du genre dans les pays Occidentales.

 

  Enfin, le succès du manga s’étendit. Princesse Mononokée d’Hayao Miyasaki devint le plus grand succès du cinéma en 1997. Preuve de l’extension du genre, le premier au Box-Office Américain en 1999 est un Anim Japonais, Pokémon. La consécration de l’Animation Japonaise, et par là, du manga, vint lorsque Le voyage de Chihiro, d’Hayao Miyasaki remporta l’Ours d’or au Festival de Berlin en 2002.


 
Aujourd’hui, le Japon est le pays qui consomme le plus de Bandes Dessinées au monde, devant les Etats-Unis et l’Europe. Par exemple, il se vend chaque semaines 6 millions de mangas au Japon. Au final, le Manga est un aspect plutôt ‘’jeune’’ de la culture japonaise mais qui prend racines dans les passé et les traditions du Japon.

 C] L’inspiration

1) L’apport Occidental, principalement Américain

 a) L’ouverture sur le monde et l’occupation américaine

Depuis la période Meiji, le Japon s’ouvre sur le monde, sans cesse avide de découvertes et de curiosité sur les Occidentales. De plus, après la Seconde Guerre Mondiale , l’armée américaine a longtemps occupé le Japon, déversant ainsi sa culture dans le pays. Ceci a accéléré le processus de découverte du Monde Occidental. Par exemple, le Base-Ball est un des sports les plus pratiqués au Japon. Avant cette ouverture, les Japonais ne connaissaient rien, ou presque, du monde Occidental. Un sentiment de curiosité et d’exotisme vis-à-vis des Américains et Européens est alors né chez les Japonais. Cet attrait est marqué par la nuance de la traduction du mot ‘’étranger’’ : Un étranger, dans le sens d’une personne d’une autre nation, se traduit par ‘’Gaikokujin’’, alors que l’étranger occidental, d’origine Européenne et Américaine, se traduit par ‘’Gaijin’’ et s’accompagne d’une nuance dans le sens où le ‘’Gaijin’’ a un pouvoir de séduction et d’attraction sur les Japonais.

D’ailleurs, nombreux sont les Gaijins a avoir fait de la publicité au Japon : Lorie, Madonna, Ewan , Nathalie Portman ou encore Jean Reno par exemple. Ce dernier est d’ailleurs une immense star et adulé par les Japonais à tel point qu’il provoque une émeute à chacun de ses passages dans le pays.


Jean Reno

Nombreuses aussi sont les Japonaises à se dérider les yeux pour ressembler aux Occidentales ou à se désoxygéner les cheveux.

D’autre part, ce brassage culturel se retrouve aussi dans le sens inverse. On ne peut pas regarder un Jedi issus de Star Wars de George Lucas sans penser aux Samouraïs Japonais. Personnages à vocation défensive et dont on retrouve l’art de combat dans le Bushido[7] des Samouraïs.

L’Occidental exerce une fascination chez les Japonais et celle-ci va ressortir dans les mangas, notamment par l’apparence occidentale des personnages ou le lieu où se déroule l’histoire du manga, New York exerçant un charme particulier sur les auteurs.

 b) Tezuka Osamu

 Le manga actuel est dû à Tezuka Osamu, considéré comme le ‘’Dieu du Manga’’ au Japon et dans le reste du monde. Lorsqu’il n’était encore ‘’qu’un’’ enfant, il était fasciné par les comics et l’univers magique de Disney. Des premier, il en retirera la mise en page particulière de ses mangas, mise en page aux allures de Story-Board. Du second, il va créer des personnages aux grands yeux, marque de fabrique actuelle des mangas, qui vont lui permettre de mieux faire transparaître les émotions des personnages.


Bikky, Fake Betty Boop


Bambi

2) L’environnement 

Le Japon est un pays constamment menacé par les éléments naturels, tremblements de terre, typhons ou tsunamis y sont monnaie courante et peuvent toujours avoir des retombées catastrophiques malgré la prévention et les structures créées. Ceci inspire les mangakas qui y trouvent un exutoire à la peur de ces catastrophes mais aussi un moyen de prévenir les catastrophes et d’expliquer comment s’en protéger.

Cette menace constante de leur pays a poussé les Japonais à vouer un culte à la nature, à l’éphémère comme la fleur de cerisier et éprouvent le besoin de la protéger au maximum.

C’est ainsi que Hayao Miyasaki a créé Princesse Mononoké car il ressentait le « besoin de réaliser une œuvre où l’homme commet des crimes contre la nature. On doit faire des films qui exposent les relations entre l’homme et la nature. ». Les décors des histoires rendent hommage au paysage japonais, à ses diversités et à sa beauté.


Araku Hito, Jîro Taniguchi

 3) La société Japonaise

La société japonaise est une mine d’idées et d’inspiration pour les mangakas, notamment par les mutations qu’elle subit depuis son ouverture sur le monde.

 a) Place de la femme dans la société Japonaise

 Depuis 1946 et l’article 14 de la Constitution où il est spécifié qu’il n’y aura aucune discrimination en raison, entre autre, du sexe, le statut de la femme a évolué. Cependant, il reste encore écrasé par le poids des traditions où la femme n’était qu’un objet voué à rester dans l’ombre, à faire des enfants, à s’occuper d’eux et de la maison et surtout, voué à ne pas avoir d’opinion.

Depuis peu, la femme type du manga, faible, naïve et amoureuse du héros, prend une nouvelle dimension. Elle devient indépendante et confiante en elle, elle exprime ses opinions, divorce etc. Mais nombreux sont encore les mangas qui la représente dans l’ombre du héros, désemparée et faible.

 Cependant, l’évolution est là. Loin est

le temps où un personnage féminin voulant devenir chevalier dans St Seiya, devait se couvrir le visage d’un masque. Et si celui-ci venait à disparaître, elle n’avait que deux choix devant elle : La mort ou aimer celui qui lui a enlevé son masque. Loin est cette image de la femme qui doit renoncer à elle-même, par le biais du masque et des choix, pour pouvoir vivre comme elle l’entend. Ceci reflète la situation d’une femme qui voulait devenir Samouraï dans l’Ancien Japon et qui devait abandonner toute vie sociale et sentimentale. S’il venait un jour où elles voulaient se marier, il leur était alors interdit de mener de front la vie d’épouse et la vie de Samouraï. Maintenant, les personnages masculins écoutent et suivent les conseils dispensés par les personnages féminins dans les mangas. Celles-ci ont une vie, une histoire à part entière dans les Bandes Dessinées, elles font des choix qui leur sont propres, indépendamment de leur famille, parents, amis. Ces personnages montrent l’évolution, certes lente, du statut des femmes dans les mangas et ainsi de la société. Ce statut dans les Bandes Dessinées a sûrement influencé l’évolution des mœurs japonaises quant à ce sujet. L’inverse est aussi vrai car beaucoup de femmes sont maintenant mangakas et montrent leur indépendance et leurs opinions à travers les personnages féminins de leurs histoires.

 b) Les jeunes

- Dans le système scolaire : Beaucoup de mangas prennent place dans cet environnement. Certains essayent de présenter la vie au quotidien des étudiants et des professeurs comme dans Great Teacher Onizuka. D’autres imaginent un système scolaire différent comme dans le manga Battle Royale.


Great Teacher Onizuka,
Fujisawa Tôru

 

- En dehors de l’école : L’évolution de la population adolescente inquiète les Japonais par l’augmentation du rejet des traditions et de la société. C’est ainsi que beaucoup de mangakas essayent de comprendre les jeunes à travers des histoires qui leurs sont consacrés. C’est ainsi que Gals ! de Mihona Fujii ‘’s’infiltre’’ dans un phénomène de monde parmi les jeunes japonaises, la mode des Kogals. Kogal est le mot américanisé pour Kogyaru, ‘’Ko’’ signifiant ‘’Ado’’ et ‘’Gyaru’’ ‘’Fille’’. Ce sont des lycéennes japonaises et jeunes femmes d’une vingtaine d’années qui s’habillent de manière colorée, les cheveux teintes (le plus souvent dans les tons châtains et blonds) et la peau bronzée.

La mangaka suit la pensée des Kogals, leur façon de s’habiller, de parler et de vivre au quotidien, chez elles, dans la rue ou à l’école.


Des Kogals Egg, Magazine de réference


Gals!, Mihona Fujii

 c) La technologie

L’avancée technologique inspire beaucoup les mangakas, particulièrement ceux qui écrivent des mangas de science-fiction. Ils mettent à plat les peurs japonaises issus de l’actualité comme un problème écologique ou économique dues aux nouvelles trouvailles en matière de technologie. L’histoire de Ghost in the Shell de Masamune Shirow, par exemple, tourne autour d’une société futuriste gouvernée par l’information, l’informatique et l’Intelligence Artificielle. Black Magic du même auteur conte le combat d’une androïde pour retrouver un monde non-gouverné par un ordinateur.

Certains mangas sont donc l’expression de la dérive possible de la science et de la technologie comme le livre d’Aldous Huxley, Le Meilleur des Mondes où il décrit une société est totalement rationalisée : les individus sont fabriqués artificiellement, dans des cuves, leur programme génétique les destine à une fonction précise dans une catégorie sociale déterminée à l'avance. Les messages qu'on leur répète pendant leur sommeil les conditionnent ou comme le livre de Jean-Christophe Rufin, Globalia est un « "monde parfait" issu de la mondialisation, des clivages Nord-Sud, des demandes de sécurité, de longévité et de respect des droits de l'homme toujours plus fortes, pour trouver refuge dans les "non-zones" sinistrées qui leur servent de repoussoir.» (Source : Amazon.fr)

 4) L’histoire Japonaise et ses traditions

 L’histoire Japonaise regorge de mythes et légendes qu’exploitent les mangakas. La plupart ont pour sujet la suprématie et l’honneur des Samouraïs vénérés comme de véritables héros. Mais on trouve aussi toutes sortes de malédictions et autres mythes.

Hiroshima, la Seconde Guerre Mondiale ou encore la Bataille de Sekigahara en 1600 qui permis l’avènement du Shogûnat Tokugawa sont des thèmes repris dans les mangas comme des ‘’haut-faits’’ de l’histoire Japonaise.

 Les traditions Japonaises sont mis en valeurs, explicitement ou implicitement dans les mangas par le biais des fêtes ou de gestes quotidiens.


[1] Trois séries sont publiées en France et deux autres vont paraître.

[2] Seuls cinq séries du genre Yaoi sont traduites et publiées en France, une sixième est en cours de parution.

[3] De 1603 à 1867, aussi appelée Epoque Tokugawa du nom du Shogûn Ieyasu Tokugawa et ses descendants qui vont diriger le pays à la place de l’Empereur est relégué à un rôle symbolique.

[4] Les caricatures apparurent au Japon dans les temples lorsque le Bouddhisme fut introduit dans le pays.

[5] Quatre cases par pages en général, et les cases sont carrées ou rectangulaires.

[6] A ce jour, elle existe toujours et compte plus de 600 membres.

[7] Le Bushidô correspond à une série de principes moraux, dont le principal est de vaincre sans combattre et transmis de générations en générations.



Je publierais la suite plus tard!^^ Et je tiens à rappeller que je ne cherche pas à donner une leçon avec ceci, c'est juste pour le plaisir de le publier et de le montrer.. De l'avoir concrètement quelque part sur ce Joueb.

Testé par Lani, à 14:56 dans la rubrique "Japon".



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