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Parce que Lani se répète inlassablement

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II- Le phénomène Manga au Japon

Au Japon, le manga est un véritable phénomène qui s’est, peu à peu intégré dans la culture nippone par ses thèmes, son origine issus des traditions Japonaises et sa capacité à être ancré dans l’actualité.

 A] Analyse des héros et expressions sociales

1) Les yeux

On est souvent étonné de la taille des yeux chez les personnages de mangas. En fait, les auteurs les utilisent comme miroir de l’âme, c’est-à-dire que les yeux sont les plus aptes à transmettre les émotions et les pensées du personnage qu’une parole.

On retrouve des caractères spécifiques. Par exemple, les jeunes filles un peu naïves ont de grands yeux qui brillent, les enfants ont des yeux ronds et très grands qui leur donnent un visage angélique, innoncent et mignon. Enfin, les jeunes hommes ont des yeux au trait simple et de forme ronde ou allongée.

Les personnages plus méchants et ''maléfiques" ont de petits yeux et d'épais sourcils. D'ailleurs, lorsqu'un personnage de ce genre prépare une attaque, il n'est souvent représenté que par ses yeux scintillants sur fond noir. De la même façon, une personne qui attaque l'un des personnages principaux par derrière n'est représenté que par ses yeux, sur fond noir également.

On peut trouver d’autres caractéristiques : Les yeux pleins de larmes et d’étoiles signifient que le personnage, masculin ou féminin, est en pleine adoration devant un autre personnage ou objet. Des yeux ronds, plus ou moins petits, entourés d’un voile signifie que le personnage et gêné voir honteux.

 

2) L’androgyne et l’ambiguë

 Nombreux sont les mangas où l’un des personnages est androgyne ou travesti. Le chevalier d’or Mü de St Seiya est le parfait exemple de l’androgynie. Family Compo d’Hojo Tsukasa met en scène une famille de travestis.


Family Compo, Hojo Tsukasa

Cette tendance s’affirme dans la société par certains artistes qui suivent le mouvement du Visual Kei, c’est-à-dire des groupes de rock/pop/punk Japonais qui jouent énormément sur leur apparence visuelle androgyne. Ce mouvement est mené par X-Japan ou Dir en Gray par exemple. 

Miyavi, artiste masculin à succès, en est un exemple flagrant :


Les Japonais sont très expressifs et ceci se retrouve dans les onomatopées, moyen utilisé pour créer un certain dynamisme dans l'histoire, sans recourir au texte en tant que tel. Ces petits mots qui imitent le son de certains objets font partie d'un très grand registre au Japon et peuvent même sonoriser des objets qui, à l'ordinaier, ne font pas de bruit. Par exemple, une onomatopée peut être utilisée pour évoquer des pas, la pluie ou la neige, le rougissement ou un miaulement. Quelques fois, les onomatopées sont tellement présentes en grande quantité qu'eles envahissent la planche.

Cette tendance à fortement extérioriser ses sentiments s'exprime aussi par
les personnages SD[1]. Lorsqu’un personnage est dessiné de cette façon, il n’exprime qu’un sentiment issus d’une frustration ou d’une parole et le rend démesuré par rapport à la situation.


Fake, Matoh Sanami Mint Na Bokura, Yoshizimu Wataru

 

B] Causes du développement

 1) Pourquoi le manga ?

 a) Le format et les structures mises en place

Le Format :

La place est un grave problème sur l’archipel nippone, 80% de la population habite sur 20% du territoire, le reste étant constitué de réserves naturelles et de montagnes. C’est pour cette raison que les éditeurs Japonais ont trouvé un format spécial. Soit il est vendu chapitres par chapitres dans un magazine, soit il est édité, à prix bon marché, sur du papier à recycler et destiné à être jeté après lecture dans une poubelle prévue à cet effet, ou à être abandonné sur un banc ou une banquette de très en attendant un futur lecteur. Les éditeurs vérifient la popularité d’une série grâce à un petit système : Dans chaque publication sont ajoutés des coupons-réponses qui proposent aux lecteurs d’émettre leur opinion sur cette série, souvent en échange de cadeaux. Si la série est populaire, elle est rééditée sous forme de petits volumes, les tanko-bon, et la production d'une série animée est entamée. Sinon, elle est tout simplement arrêtée et remplacée par une autre série. 

De plus, la longueur des chapitres est conçue de manière à permettre au lectorat Japonais d’en lire un entre deux stations de métro, lieu où ils passent une bonne partie de leur temps. En moyenne, vingt minutes suffisent à un Japonais pour lire 320 pages, soit environ 4 secondes par pages. Ce temps est possible par la simplicité de l’histoire et l’aptitude des Japonais à lire vite sans pour autant faire l’impasse sur les détails.

 Les structures mises en place :

 Il existe au Japon des Comics Cafés réservés aux lecteurs et lectrices de mangas. Dans ces lieux, les Japonais peuvent assouvir 2 passions à la fois, la lecture en consommant des repas à base de poisson. 

 

Les Kashibon Manga, ces libraires ambulants, permettent également de développer facilement le lectorat de Bandes Dessinées. De plus, il existe aussi dans des boutiques ouvertes 24 heures, les Convinient Store, des machines distributrices de mangas.

 b) Le ton

 Le manga est souvent vu comme excessivement violent et pornographique par l’Occident. Pourtant, les mangakas essayent, malgré l’imaginaire, d’être le plus réaliste possible pour avoir plus d’impact sur la population.

 De plus, comme l’on a vu, les genres sont variés, ce qui entraîne une grande diversité de thèmes abordés. Par exemple, dans les Convinient Store, les mangas traitent de l'allaitement, les maladies transmises sexuellement ou encore la façon de faire son impôt. Ce sont des bandes dessinées dont le contenu est informatif ou théorique. Le manga est donc un moyen d’aborder les travers de la société actuelle, de la Technologie ou de se souvenir des mythes et légendes, de l’histoire du Japon. Par ce besoin de réel et de réalité, les mangas sont souvent utilisés comme moyen pédagogique. La Rose de Versailles (Lady Oscar) est obligatoire au programme d'histoire et permet aux étudiants de connaître la France au temps de la Révolution Française parce que l’auteur Ikeda Ryoko a effectué des recherches par soucis de réalisme. Ghost in the Shell prend place en 2029, dans une société que son auteur, Masamune Shirow imagine dominée par l’information et l’informatique. Manga qui dénonce donc la surabondance de l’informatique et le pouvoir de l’information, des médias



New York New York est un manga Yaoï extrêmement populaire au Japon à tel point qu’il fait partie des piliers du genre. L'histoire est essentiellement axée sur l'évolution des relations entre les deux protagonistes, même si, à partir du troisième tome, le côté policier et enquête criminelle prend une dimension importante. Marimo Ragawa n'y va pas par quatre chemins pour montrer les épreuves que doivent subir Mel et Kain par leur homosexualité, dans la vie de tous les jours. Beaucoup de thèmes sont donc abordés, plus ou moins implicitement comme l'acceptation de sa sexualité différente de la norme. Puis, vient la lutte pour se faire accepter par son entourage, notamment par ses parents, et par toute la société. Autre thème incontournable, le SIDA que l'on découvre à différents niveaux et qui donne lieu à des passages particulièrement tristes et émouvants… Après, d'autres thèmes sont abordés, comme le mariage homosexuel et l'adoption ou la vie d'un policier, homme continuellement face au danger.

Enfin, dans un genre plus comique, Step up Love Story de Aki Katsu, qui raconte la vie de Makoto et Yura, deux jeunes gens de 25 ans, et qui se sont rencontrés lors d’une rencontre arrangée. Après plusieurs rendez-vous ils décident de se marier et d’habiter ensemble. Le moment de vérité, celui de la nuit de noce arrive et c’est le début d’une grande aventure pour ces deux amoureux tous deux inexpérimentés en ce qui concerne le sexe. C’est donc ensemble qu’ils vont les joies du plaisir amoureux. Comme signalé, dans le petit mot de l’auteur, ce manga n’est pas un manga érotique et pornographique. On pourrait le décrire comme un petit guide de l’amour et de l’érotisme, l’humour en prime. Car bien que le sexe soit le sujet principal, l’amour et les sentiments humains ne sont aucunement négligés. Les deux personnages sont particulièrement touchants et attachants.


Les mangakas cherchent donc à rester réalistes tout en piochant dans l’imaginaire.

 c) La population touchée

 Le manga est tel que, au Japon, toute personne peut être un lecteur potentiel de manga. Il existe des genres spécialement dédiés aux garçons ou aux filles par exemple, ce qui n’empêche pas une autre tranche d’âge de la population à les lire.

 De plus, à l’origine populaire, il est devenu une institution de la culture Japonaise et ce trouve dans tous les ménages Japonais, populaires ou non. Beaucoup de Salary-men, hommes de 30-40-50 ans qui travaillent, lisent des mangas entre deux stations de métro ou avant d’aller au temple.

La population Japonaise entière est donc concernée par ce genre de Bandes Dessinée, quelque soit son âge ou son origine.

 d) Part de la culture

 Le manga tire ses racines des traditions Japonaises encore appliquées aujourd’hui malgré le modernisme du pays. Les attitudes des personnages sont dictées par des codes et des morales transmis de générations en générations et proche du Bushido des Samouraïs. L’honneur, l’importance de la famille, la bonne santé de la société mise avant sa propre vie sont tous des exemples de concepts qui se retrouvent dans la culture Japonaise. Les fêtes, la gastronomie et la culture en elle-même sont, implicitement ou explicitement, exprimés dans les Bandes Dessinées.

 Et même si les Japonais lisent aussi des romans, comics ou journaux, la Bande Dessinée Franco-Belge étant peu reconnue, le manga reste en tête des lectures.

e) La simplicité des codes

L'atout majeur du manga est de savoir communiquer aisément des informations, sans support textuel trop lourd, caractéristique qui le rend exportable à travers l'universalité du dessin. De plus, la simplicité des structures narratives des récits accentuent cette facilité d'exportation.
Tout d'abord, par les onomatopées et les lignes de vitesse, les speeds-lines, qui donnent un effet de dynamisme et de mouvement. L'utilisation de ces speeds-lines est motivée par la lecture rapide et le goût, chez l'auteur, de montrer l'énergie qui habite les personnages et les situations. Elles peuvent aussi être utilisées pour mettre en valeur un personnage.

Captain Tsubasa, Takahashi Yoichi (Olive et Tom)

Pour les personnages, il existe aussi la déformation SD et les codes des yeux qui permettent d'identifier un personnage ou ses intentions selon la texutre de l'oeil. Représenter un personnage sur toute la hauteur de la page donne une impression de dominance qui, associée aux speeds-lines, accorde au personnage un certain charisme.
Enfin, le découpage en vignettes lors d'une action tient le lecteur en haleine et permet de ne pas se perdre dans les détails.

2) Impact sur la société

Si le manga s’est tellement développé au Japon, cela vient aussi de son impact sur la population. Celle-ci se retrouve dans les personnages car ils fonctionnent comme les lecteurs. Ils se font mal, ils pleurent, ils ont des émotions, des codes moraux issus de la culture Japonaise, ils réagissent comme un ou une Japonaise aurait réagit à leur place, ils ont les mêmes mimiques, occupations, déboires ou histoires, suivent les mêmes modes. Seul le lieu de l’histoire et l’aspect occidental des personnages diffèrent et ceci amène un sentiment d’évasion et d’exotisme. Les mangas permettent aux lectures de se ‘’défouler’’, de livrer leurs frustrations, leurs envies et rêves par les mangas puisqu’ils reflètent la société japonaise.

 On pourrait également établir un parallèle. En 1960, 2800 enfants de moins de 12 ans se sont suicidés. En 1980, avec l’apparition de mangas dit violents par certains occidentaux, ils n’étaient plus que 800. Il y a biensûr eu un geste de la part du gouvernement mais on peut aussi se rendre compte que ces jeunes ont utilisé les mangas pour y déverser tout leur mal-être, leur haine et la violence intérieur incontrôlable, les mangas auraient donc agit comme des espèces de ‘’Journaux Secrets’’ comme le sous-entendent certains psychanalistes japonais.

C] Une génération manga ?

 Les mangas se développèrent dans l’Après-guerre avec le Baby-Boom, les principaux lecteurs étant ces enfants là. Puis, à mesure que ceux-ci grandissaient, les auteurs, éditeurs ont évolués ainsi en continuant d’offrir une lecture spécifiques aux personnes nées du Baby-Boom. Le choix s’est donc élargie ouvrant un plus grand panel de thèmes divers et variés. Cette diversification a eu pour conséquence qu’après les années 60, le lectorat s’est élargit des jeunes aux personnes plus âgées.

 A l’origine, la génération Baby-Boom était la ‘’Génération Manga’’, mais aujourd’hui, toute la population est touchée par cette lecture. Il n’y a donc plus de ‘’Génération Manga’’ au Japon.

Ce phénomène des Mangas s’est donc , au Japon , étendue à l’intégralité de la population. Mais qu’en est-il de son expansion internationale ? Ce phénomène culturel arrive peut à peu en Europe et surtout en France puisque ces dernières années la France est le deuxième pays lecteur de Mangas .



[1] Super-Deformed : Cf Lexique




Voilà... Je publie la troisième et dernière partie avant ce soir... ^^

Par contre, j'suis désolée mais j'avais trop la flemme de rechercher toutes les images utilisées pour illustrer la partie sur les yeux...

Testé par Lani, à 16:51 dans la rubrique "Japon".

Commentaires :

  Nag'
11-07-05
à 14:14

Mouah ! En parlant d'androgynie, j'ai vu un androgyne à Rennes l'aut' fois Lan' ! L'était pas mal en plus^^

Oui bon j'me tais et j'continu à lire


  Lani
Lani
11-07-05
à 14:25

Re:

Oh j'ai pensé à toi hier soir Nag', j'ai parlé de la métrosexuallité avec une ancienne amie... C'était marrant! :-D

Oh un androgyne! Hi hi!

(Nan t'as tout lu?! O_o Merci Nag'!)


  Nag'
11-07-05
à 15:29

Re: Re:

A Rennes va y en avoir des métrosexuels...hi hiii !

(voui j'ai tout lu !^^)



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